lundi 13 décembre 2004, par Webmestre
Communiqué de presse du 06 décembre 2004 de l’association Agir pour l’Environnement
Paris, le 06 décembre 04 : A l’heure où le Gouvernement décide d’autoriser la construction d’un prototype EPR à Flamanville et ouvre simultanément le capital d’EDF et de la Cogema pour apporter les fonds propres nécessaires à de tels investissements, Agir pour l’Environnement constate avec inquiétude que les coûts dispendieux du nucléaire forcent l’Etat à multiplier les tours de passe-passe comptables.
Le Réseau de Transport de l’Electricité (RTE), en devenant une filiale d’EDF, entraîne un conflit d’intérêt majeur en favorisant l’électricité d’origine nucléaire d’EDF au détriment des autres sources d’énergies renouvelables comme l’éolien. Ainsi, RTE sera, selon toute vraisemblance, mis à contribution pour combler les investissements faramineux d’EDF, mutualisant le coût abyssale de l’EPR grâce à une contribution forcée des autres énergies au financement du nucléaire. Paradoxalement, ce seront donc les énergies renouvelables qui pourraient, à l’avenir, payer le coût faramineux de l’EPR.
Pire, le flou entourant le démantèlement du nucléaire civil et miltaire inquiète, à raison, les investisseurs potentiellement intéressés par une privatisation de l’opérateur énergétique. Pour les rassurer, l’Etat invite EDF et la Cogema à payer en une seule fois un démantèlement a minima, transférant simultanément la responsabilité financière de ce démantèlement au CEA, organisme qui restera sous la tutelle de l’Etat. Les associations protestent contre la privatisation larvée des bénéfices et cette nationalisation bien réelle des pertes. Le coût supplémentaire, non provisionné, pourrait s’élever pour les deux premiers sites de Marcoul et Pierrelatte à plus de 4,5 milliards d’euros. coût reporté sur les seuls contribuables ! Ce tour de passe-passe est inacceptable.
Cette aide financière déguisée, versée à l’opérateur EDF, dans un secteur concurrentiel, devrait, selon toute vraisemblance, attirer l’attention de la Commission européenne. Cette manipulation comptable a au moins le mérite de vérifier les inquiétudes des associations quant aux coûts prohibitifs du programme électronucléaire français. Avec plus de 50 réacteurs en fonctionnement qui devraient être démantelés dans les vingt prochaines années, la France et ses contribuables vont au devant d’un gigantesque crash financier.
Face à ce risque supplémentaire engendré par le tout nucléaire, Agir pour l’Environnement réclame l’arrêt imédiat du projet EPR en Basse-Normandie et le transfert de l’argent provisionné vers les énergies nouvelles renouvelables. L’association réclame également qu’EDF et la Cogema cessent de minorer le coût du démantèlement pour présenter un prix du KWh électronucléaire concurrentiel mais fictivement bas. Progressivement, les clients d’EDF vont s’apercevoir qu’il paie deux fois leur KWh, une fois en tant qu’usager, une fois en tant que contribuables !